plus pure que l’Hébrus qui baigne la Thraca, y coule, bonne pour la tête et bonne pour l’estomac malades. Telles sont les douces et, si tu m’en crois, les charmantes retraites qui, aux jours de septembre, te gardent ton ami en bonne santé.
Toi, tu vis bien, si tu tiens à être tel qu’on te
dit. Nous disons tous, et Roma tout entière, que
tu es heureux : mais je crains que, sur toi, tu n’en
croies les autres plus que toi-même et que tu ne
penses qu’on soit heureux hors de la sagesse et
de la vertu. Je crains, quand le peuple vante ta
bonne mine et ta santé, que tu ne dissimules ta
fièvre à l’heure de manger et que le frisson ne
saisisse tes mains encore grasses du repas. La
mauvaise honte des insensés cache leurs plaies
non guéries. Si quelqu’un vante les guerres que tu
as faites sur terre et sur mer, s’il caresse tes
oreilles par ces vaines paroles : Le peuple souhaite-t-il plus ton salut que tu ne désires le sien ? Qu’il nous laisse dans ce doute, celui qui veille sur toi