manière. Il repousse et déteste ce qui n’a pas quitté
la terre, ce qui n’est point mort avec son temps.
Il est tellement attaché aux anciens, que les Tables
défendant de faillir, sanctionnées par les Décemvirs, les traités des rois, soit avec les Gabiens,
soit avec les rigides Sabins, les livres des Pontifes,
les antiques volumes des Devins, il croit que les
Muses les ont dictés sur le mont Albain. Si, parce
que les plus antiques écrits des Græcs sont les
meilleurs, les écrivains Romains sont pesés dans la
même balance, nous n’avons plus rien à dire : il
n’y a rien de dur dans l’olive, ni au dehors de la
noix. Nous sommes au faîte de notre destinée.
Peintres, chanteurs, lutteurs, nous en savons plus
que les Achaiens frottés d’huile. Si le temps rend
les poëmes meilleurs, comme les vins, je voudrais
savoir combien d’années il faut pour accroître le
prix d’un livre. L’écrivain qui est mort depuis cent
ans doit-il être compté parmi les parfaits et les an-
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Apparence
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livre ii, épitre i.