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épitres.

struit les siècles nouveaux à l’aide d’exemples célèbres ; il console le pauvre et le malade. Qui enseignerait les prières aux enfants innocents et aux vierges, si la Muse ne leur donnait le poëte ? Le chœur implore l’aide des Dieux et sent leur présence ; pur et instruit à prier, il demande les eaux du ciel ; il détourne les maladies ; il écarte les périls à craindre ; il obtient la paix et une année riche en moissons. C’est par les vers que les Dieux supérieurs et les Mânes sont apaisés.

Les antiques laboureurs, robustes et heureux de peu, après avoir rentré leur froment, reposaient leur corps, les jours de fête, et leur esprit, qui se résignait aux dures fatigues dans l’espérance du repos ; et, avec leurs compagnons de travaux, leurs enfants et leur femme fidèle, ils consacraient un porc à la Terre, du lait à Silvanus, et des fleurs et du vin au Génie domestique qui sait que la vie est brève. Alors fut inventée la licence des chants