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satires.

nous donne un lieu, une heure, des gardiens. Voyons celui qui écrira le plus. » Les Dieux ont bien fait de m’avoir donné un pauvre et petit esprit qui parle peu et rarement. Pour toi, si tu le préfères, imite les soufflets en peau de bouc qui peinent, en soufflant l’air renfermé, jusqu’à ce que le feu amollisse le fer. Bienheureux Fannius qui offre libéralement ses coffrets avec son image ! tandis que personne ne lit mes écrits et que je crains de les réciter publiquement, parce qu’il y a des gens à qui cela plairait peu, car beaucoup méritent d’être satirisés.

Choisis qui tu voudras dans la foule : celui-ci souffre, malade d’avarice ou d’une misérable ambition ; l’un est fou des femmes mariées, l’autre des jeunes garçons ; l’éclat de l’argent éblouit cet autre ; Albius est en extase devant l’airain ; celui-là échange des marchandises, du lieu où le soleil se lève à la région qu’il attiédit en se couchant :