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livre i, satire x.

d’aimables comédies, Fundanius, et nous montrer le vieux Chrémès joué par Davus et par une rusée courtisane. Pollio chante les actions des rois en vers à triple césure ; l’ardent Varius conduit mieux que personne la vaillante Épopée, et les Muses agrestes ont doué à l’envi le doux et gracieux Virgilius. Après la vaine tentative de Varro Atacinus et de bien d’autres, la satire était ce que j’avais de mieux à faire, restant moindre que l’inventeur, et ne voulant point d’ailleurs lui ôter du front la couronne qu’il porte aux applaudissements de tous, j’ai dit que c’était un courant fangeux, mais roulant souvent plus de choses à prendre qu’à laisser. Toi-même, dans ta science, ne reproches-tu rien au grand Homérus ? L’aimable Lucilius n’a-t-il rien à changer au tragique Accius ? Ne rit-il pas des vers peu graves d’Ennius, et quand il parle de lui-même, se croit-il supérieur à ceux qu’il blâme ? Qui nous défend, en lisant les écrits de Lucilius,