Page:Horace - Œuvres complètes - Satires, épîtres, art poétique, tome 2, 1832.djvu/209

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LIVRE PREMIER.

ÉPITRE I. A MÉCÈNE.

Ô vous, à qui j’ai consacré les premiers et les derniers accents de ma muse, vous voulez donc, cher Mécène, ramener de nouveau dans la carrière un vieil athlète qui, depuis longtemps déjà, a reçu son congé ? Mes goûts ont changé avec l'âge. Du moment où Vejanius a suspendu ses armes aux portes du temple d'Hercule, il vit retiré à la campagne, et ne s'expose plus à l'affront d'implorer, au bout du Cirque, la pitié des spectateurs. Une voix secrète ne cesse de me répéter à l'oreille :

Malheureux ! laisse en paix ton cheval vieillissant,
De peur que tout à coup, efflanqué, sans haleine,
Il ne laisse, en tombant, son maître sur l'arène [1]

  
   Adieu donc les vers ! adieu les vains amusements de ce genre ! L'étude et la recherche du vrai, du beau, voilà

  1. Boileau