Page:Horace - Œuvres complètes - Satires, épîtres, art poétique, tome 2, 1832.djvu/225

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parfum de la première liqueur dont il a été rempli. Pour moi, soit que vous ralentissiez votre marche, soit que vous la précipitiez, je n'attends point ceux qui restent en arrière, et je ne me presse point d'atteindre ceux qui courent en avant.


ÉPITRE III. À JULIUS FLORUS .

Florus, je suis impatient de savoir en quelles contrées fait la guerre Claudius, le beau-fils d'Auguste. Est-ce la Thrace ? est-ce l'Hèbre enchaîné par une barrière de glaces ? est-ce cette mer qui flotte entre deux villes prêtes à s'unir, ou les riches campagnes et les coteaux de l'Asie qui vous retiennent ?

Et votre cohorte littéraire, quels monuments élève-t-elle ? c'est aussi chose qui m'occupe. Lequel s'est chargé d'écrire les hauts faits d'Auguste ? lequel, de transmettre aux âges les plus reculés nos guerres et nos traités ?

Et Titius, qui bientôt va remplir Rome de sa renommée, qui n'a pas craint de puiser à la source de Pindare, dédaignant, dans son audace, les lacs et les ruisseaux accessibles au vulgaire, comment se porte-t-il ? se souvient-il encore de nous ? s'efforce-t-il, sous les auspices des Muses, de façonner la lyre latine aux accords du chantre thébain ? ou bien se livre-t-il, en vers pompeux, à de tragiques fureurs ?

Que fait aussi notre Celsus, Celsus, que l'on avertissait, et que l'on doit, cent fois avertir de fouiller dans ses propres