Page:Horace - Œuvres complètes - Satires, épîtres, art poétique, tome 2, 1832.djvu/263

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votre appétit poissons, oignons ou poireaux, adoptez Pompeius Grosphus, et accordez-lui ce qu'il vous demandera : ses demandes seront toujours justes et raisonnables. On achète à bon marché l'amitié de l'homme de bien qui se trouve un peu dans la gêne.

Mais je ne veux pas vous quitter sans un mot sur la situation de nos affaires : le Cantabre a succombé sous la valeur d'Agrippa, l'Arménien sous le courage de Claudius Néron. Prosterné aux pieds de César, Phraate en a reçu et les ordres et les lois. L'abondance de sa corne d'or, verse les richesses sur la riante Italie.


ÉPITRE XIII. A VINIUS ASELLA.

Ce qu'à votre départ je vous ai si souvent recommandé, je vous le répète, Vinius : ne remettez à Auguste mes feuilles roulées et cachetées qu'autant que vous le verrez bien portant et bien disposé, qu'autant qu'il les demandera; n'allez pas me nuire en voulant me servir, et, ambassadeur trop empressé, compromettre mon ouvrage par un zèle indiscret. Si par hasard c'était pour vous un trop lourd fardeau, jetez-le plutôt que d'aller maladroitement en blesser celui à qui vous le devez remettre. On rirait du surnom d'Asina, héritage de votre père, et vous deviendriez la fable de la ville. Luttez avec courage contre tous les obstacles, collines, fleuves,