Page:Horace - Œuvres complètes - Satires, épîtres, art poétique, tome 2, 1832.djvu/305

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Pourquoi s'obstiner, en effet, à sauver qui veut périr ? J'oubliais : tu as encore une chance, c'est que les vieux maîtres d'école des faubourgs s'arrangent de toi pour montrer à lire aux marmots.

Au demeurant, quand le soleil, plus supportable, permettra à un petit cercle d'auditeurs de te prêter l'oreille, apprends-leur que, né d'un père affranchi et sans biens, j'ai pris un essor que mon humble nid ne semblait pas comporter. Ainsi, ce que tu me feras perdre du côté de la naissance, je le gagnerai en mérite personnel. Ajoute que j'ai su plaire à ce que Rome compte de plus illustre en guerriers et en magistrats ; que je suis de petite taille, que mes cheveux ont grisonné avant le temps, que j’aime le soleil, que je suis prompt à m'emporter, et non moins prompt à m'apaiser ; et si, par hasard, quelqu'un s'informe de mon âge. réponds que je comptais quarante-quatre hivers l'année où Lollius eut Lépidus pour collègue dans le consulat.