Page:Horace - Odes, Épodes et Chants séculaires, Séguier, 1883.djvu/200

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Aux bois affreux alors qu'avec délices
Gisent les fauves endormis,
De leurs abois que les chiens de Subure
Suivent l'adultère vieillard,
Hué par tous, et parfumé d'un nard
De ma recette la plus sûre.
Qu’arrive-t-il ? Est-ce là ce poison
Dont Médée, à l'âme infernale,
Tua de loin sa superbe rivale,
La fille du puissant Créon,
Lorsque sa robe, amer présent de noces,
A de tels sucs prit feu soudain ?
Pourtant point d'herbe échappée à ma main,
Nul arbre aux lieux les plus atroces.
Il dort tranquille en un lit saturé
Du morne oubli de toute amante.
Ah ! ah ! il marche... une autre, plus savante,
De mes chaînes l'a délivré.
Ô fier Varus, quels pleurs tu vas répandre
Par des philtres inusités
Tu reviendras, et tes sens hébétés,
Point de Marse pour te les rendre.
J'apprêterai, ma main te versera
Une mixture souveraine,
Et sous les mers je veux que le ciel traîne,
Tandis qu'aux cieux la terre ira,
Si ton cœur sec ne se brûle à mes flammes
Comme ce bitume à ces feux ! »
Ici l'enfant n'adressa plus de vœux
Ni de soupirs à ces infâmes;