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Page:Horace - Odes, Épodes et Chants séculaires, Séguier, 1883.djvu/68

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Puiser le cécube aux celliers paternels
Révoltait naguère, alors qu’au Capitole,
      À l’empire, une reine trop folle
   Préparait honte, esclavage éternels

Avec le secours d’une horde sauvage
D’hommes empestés, — reine jusqu’à l’excès
      Convoiteuse, et, grâce à maint succès,
   Ivre d’orgueil. Mais que faiblit sa rage,

Le feu lui laissant à peine un seul vaisseau !
Son esprit, grisé de vin maréotique,
      Ressentit un effroi prophétique
   Lorsque César la poursuivit sur l’eau

Fuyant l’Italie, ainsi que l’autour presse
De tendres ramiers, ou le chasseur expert
      Un levraut, en quelque blanc désert
   Hémonien. La fatale tigresse,

Il veut l’enchaîner : elle, jalouse alors
D’un meilleur trépas, ne pâlit point en femme
      Sous le glaive, et, d’une agile rame
   Ne cherche pas l’abri de lointains bords

Elle ose revoir, les prunelles sereines,
Son palais détruit ; elle ose manier
      Des serpents au crochet meurtrier,
   Pour absorber leur poison dans ses veines.

Cette libre mort augmenta sa fierté,
Car elle empêchait nos cohortes navales
      De traîner aux pompes triomphales,
   Comme un jouet, pareille majesté.