Page:Horace - Odes, traduction Mondot, 1579.djvu/97

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Et que de mille bataillons
Cleopatre ayant le courage
Enflé guidoit ses tourbillons
Comme la fierté d’vn orage.

Mais son pin vaincu, tresbuchant,
Abbatit le vol de son aisle.
Et Cesar son camp approchant,
Son ame de crainte pomelle.

La talonnant d’vn mesme pas,
Que le chasseur poursuit sa proye.
Pour d’ell’viue auant le trespas
À Rome en faire feu de Ioye.

Mais elle noircye aux assauts,
Cerche vne mort plus glorieuse,
Et fuyant, ne doute le faux,
Ny la lame victorieuse.

D’vn œil riant, d’vn puissant cœur,
Elle se venge d’elle mesme,
Elle choisit pour son vainqueur,
Maint gros serpent au venim blesme.