Je ne puis à ce prix jouir de vos bontés.
Faites entrer les grands ; et vous, Prince, sortez.
Scène III
Que chacun prenne place. Hélas ! À mes alarmes
Je vois que tous les yeux donnent déjà des larmes.
D'un trouble égal au mien vous paraissez saisis ; [885]
Vous semblez tous avoir à condamner un fils.
Triomphons vous et moi d'une vaine tristesse.
Que la seule justice ici soit la maîtresse.
Ceux que le ciel choisit pour le conseil des rois,
N'ont plus rien à pleurer que le mépris des lois. [890]
Vous savez que l'infant par un refus rebelle,
Des traités les plus saints rompt la foi solennelle,
Qu'à la tête du peuple aujourd'hui l'inhumain,
A forcé ce palais les armes à la main ;
Que content d'éviter l'horreur du parricide, [895]
Il me laissait en proie à ce peuple perfide
Qui promettait ma tête et mon trône à l'ingrat,
Si je n'eusse opposé l'audace à l'attentat.
Vous avez à venger la grandeur souveraine ;
Vous avez vu le crime ; ordonnez-en la peine. [900]
Vous, Rodrigue, parlez.