Page:Houdar de La Motte - Œuvres complètes, 1754, tome 9.djvu/114

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Louis sçaura de toi que son palais doit être
Le temple de la vérité ;
Et que si le mensonge a le front d’y paroître,
L’insolent doit être traité
En criminel de leze-majesté.
De ta bouche sincére il va souvent entendre
Qu’il n’est roi que pour notre bien ;
Et le ciel dans ton cœur a pris soin de répandre
Tout ce qui doit regler le sien.
Veille donc sur cette ame à tes soins confiée ;
Que ses vertus croissent avec ses jours ;
Et qu’à jamais répudiée,
La flatterie en d’autres cours
Aille chercher azile : elle en aura toûjours
Les rois la souffrent trop ; c’est-là leur grande faute ;
Elle corrompt enfin les princes les meilleurs ;
Mais du moins, la releguant ailleurs,
Que le roi ne soit pas son hôte.
Au temple de Delphes un jour
Un roi grec suivi de sa cour,
S’en alla consulter l’oracle.
Il vouloit des amis dont il ne pût douter ;
Mais sa grandeur est un obstacle
À ce jugement sûr qu’il en vouloit porter :
Car comment distinguer l’ami de sa personne
D’avec l’ami de sa couronne,
Le zéle d’avec l’intérêt,
L’attachement réel de ce qui le paroît ?