Page:Houdar de La Motte - Œuvres complètes, 1754, tome 9.djvu/13

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AU ROY LA BELLE ET LE MIROIR

Prince, l’amour du peuple et sa chere espérance,
Soleil, qui commences ton cours ;
Dont l’aurore déja fait goûter à la France
Le présage des plus beaux jours :
Je te vouë (et mon zèle en ta bonté se fie)
Ces recits ingenus qu’Apollon m’a dictés,
Fables en apparence, en effet vérités :
De ton âge innocent, c’est la philosophie.
La morale au front sérieux,
Au geste grave, au ton severe,
T’ennuiroit ; il est bon qu’elle rie à tes yeux,
Qu’elle badine pour te plaire.
Je l’égaye en mon livre ; un autre peut mieux faire,
Prince ; mais en attendant mieux,
Reçois de mes essais cette offrande sincere ;