Page:Houdar de La Motte - Œuvres complètes, 1754, tome 9.djvu/169

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De combien de vertus ce goût est la promesse !
Ne vois-tu pas déja la justice en maîtresse
Chassant de ses projets l’aveugle passion,
La paix sans luxe et sans molesse,
Tout un regne animé de la religion ?
Oui, Villeroi, voilà le maître
Qu’il t’appartenoit d’élever.
Le sang a commencé ; c’est à toi d’achever :
Sçavoir faire un grand roi, c’est autant que de l’être.
Lis cette fable ; elle va le prouver.
Jadis aux célestes demeures,
L’hymen joignit Pelée à la belle Thétis.
Neuf mois après leur vint un fils ;
Tant l’amour ménagea les heures :
Il fallut l’élever ; le tems court, et déja
La raison commençoit à luire.
À qui remettra-t-on le soin de le conduire ?
Ce fut Chiron qu’on en chargea :
Sage, noble, vaillant, plus encor que cela,
Juste ; ce mot dit tout : c’est au juste d’instruire.