Page:Houdar de La Motte - Œuvres complètes, 1754, tome 9.djvu/171

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MONTRE ET CADRAN SOL.

Un jour la montre au cadran insultoit,
Demandant quelle heure il étoit.
Je n’en sçais rien, dit le greffier solaire,
Eh ! Que fais-tu donc là, si tu n’en sçais pas plus ?
J’attends, répondit-il, que le soleil m’éclaire ;
Je ne sçais rien que par Phoebus.
Attends-le donc ; moi je n’en ai que faire,
Dit la montre ; sans lui je vais toûjours mon train.
Tous les huit jours un tour de main,
C’est autant qu’il m’en faut pour toute ma semaine.
Je chemine sans cesse, et ce n’est point en vain
Que mon aiguille en ce rond se promene.
Écoute ; voilà l’heure. Elle sonne à l’instant
Une, deux, trois et quatre. Il en est tout autant,
Dit-elle : mais, tandis que la montre décide,
Phoebus de ses ardens regards,
Chassant nuages et brouillards,
Regarde le cadran, qui fidele à son guide
Marque quatre heures et trois quarts.
Mon enfant, dit-il à l’horloge,