Page:Houdar de La Motte - Œuvres complètes, 1754, tome 9.djvu/216

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De païs en païs, cueillant par tout des fleurs ;
Formant, chemin faisant, son esprit et ses mœurs.
Tu sçais lui faire de l’histoire
Une étude féconde, où tout rit, où tout plaît,
Il s’instruit de la vraie et de la fausse gloire ;
À chaque trait dont s’orne sa mémoire,
Dans son cœur quelque vertu naît.
Mais sçais-tu bien sur quoi j’espere
De tes leçons le succès le plus grand ?
C’est qu’en instruisant, tu sçais plaire ;
Tu sçais te faire aimer, et voilà mon garand.
Quand tes sages discours l’invitent
À commencer en lui ce qu’il doit être un jour,
Tes graces, ta douceur obtiennent son amour ;
Le maître plaît ; les leçons en profitent.
Tu vois voler son estime et sa foi
Au devant des vertus qu’il confond avec toi.
Fais de cet ascendant un usage fidéle.
L’amour qu’il te donne aujourd’hui,
Est la mesure et la source du zèle
Que tout son peuple aura pour lui.
Lassez de vivre en république
Jadis les animaux essayerent d’un roi ;
Ils firent choix d’un bœuf surnommé pacifique ;
On se promit d’être heureux sous sa loi.
Le monarque nouveau, doux, bienfaisant, affable,
Se fit aimer ; mais ce fut tout.