Page:Houdar de La Motte - Œuvres complètes, 1754, tome 9.djvu/232

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PANDORE

Vulcain tout frais banni du céleste serdeau
Voulut à sa façon faire une créature.
D’abord, en employant la forge et le marteau.
Il imita du corps la secrette structure ;
Puis en fit les dehors ; et son adroit cizeau
Tailla, polit, acheva la figure.
Jupiter dit : l’ouvrage est beau ;
Certes mon fils entend bien la sculpture :
D’humains il feroit presque une manufacture :
Mais après tout, ce n’est qu’un corps,
Qu’une statuë ; il y faut joindre une ame
Qui de l’ouvrage anime les ressorts.
Il dit : l’airain respire, et la statuë est femme.
Tout habitant du ciel voulut lui faire un don.
Jugez quel fut son appanage !
Rien ne manquoit à son ménage ;
De graces et de ris on lui fit sa maison.
Chaque dieu la dota d’un nouvel avantage,
De charmes, de talens, d’adresse, de courage ;
Et de là Pandore est s