Page:Houdar de La Motte - Œuvres complètes, 1754, tome 9.djvu/313

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Autrefois deux marchands de nouvelle fabrique,
Seigneur présent et seigneur avenir,
Chez les mortels vinrent ouvrir boutique.
C’est une époque à retenir.
Ils se logent l’un près de l’autre ;
Présent dans un lieu fort étroit,
Avenir en grand air. L’un naïf, l’autre adroit,
Crioient à tous passans : messieurs, voyez du notre.
Présent avoit beau dire : arrêtez, alte-là ;
Regardez-moi bien ; me voilà :
Oüi je suis le présent ; venez j’ai votre affaire ;
C’est ici qu’est votre vrai bien :
Mon voisin vous appelle. Hélas ! Qu’iriez-vous faire ?
Il promettra beaucoup ; et ne donnera rien.
Avenir près de là, sur un théâtre vaste
Où brilloit l’adresse et le faste,
Ici, messieurs, s’écrioit-il ;
C’est moi qui de vos jours ai débrouillé le fil ;
Je prédis tout ce qui doit être,
Et plus encor. J’ai de tout ; désirez.
Quel bien voulez-vous voir paroître ;