Page:Houdar de La Motte - Œuvres complètes, 1754, tome 9.djvu/381

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Le faisoit unique héritier.

En faveur du cadet s’expliquoit le dernier ;
Fruit de la flaterie et de la médisance,
Fruit du vieil âge aussi sot que l’enfance.
Tout est pour le cadet, pour lui pas un denier,
C’est alors qu’intérêt assiége Théophile,
Cet incident lui donnoit beau ;
Brûle ce testament, veux-tu donc imbécile,
Plus gueux que Diogène habiter son tonneau,
La belle occasion de te venger d’un frere
Qui te mettoit à l’hôpital !
Brûle, brûle, rends-lui le mal
Que le traître t’a voulu faire.
Passe encor pour l’aider ; ce sera ton affaire ;
Mais te trahir toi-même ! Et te deshériter !
Quoi, tu ne te rends point : tes enfans et ta femme ?
Tu peux les mettre à l’aise ! Et tu les vas jetter,
Dans le besoin, dans la disette infâme !
Ton oncle l’a voulu, dieu veuille avoir son ame :
Mais puisque tu l’aimois, sauve-le donc du blâme,
Et songe à réhabiliter
Sa mémoire qu’il deshonore.
Intérêt préchoit bien ; qu’auroit-il dit encore !
Mais on a beau précher qui ne veut écouter.
Ce bien n’est pas à moi ; réponse à la harangue
De l’orateur qui s’en mordoit la langue.
Théophile remit et sans condition,
Le testament et la succession,