Page:Houdar de La Motte - Œuvres complètes, 1754, tome 9.djvu/95

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nous le mépriser aussi ?
Que vous avez l’ame petite,
Dit le reptile ambitieux !
Non, mon obscurité m’irrite,
Et je voudrois attirer tous les yeux.
Ah ! Que j’envie au cerf cette taille hautaine,
Et ce bois menaçant qui doit tout effrayer !
Je l’ai vû se mirer tantôt dans la fontaine,
Et cent fois de dépit j’ai pensé m’y noyer.
Il est interrompu par un grand bruit de chasse ;
Et bien-tôt le cerf relancé
Tombe près d’eux, et pleurant sa disgrace,
Céde aux chiens dont il est pressé.
Au bruit d’un cor perçant, tout court à la curée ;
Ni meute, ni chasseur ne songent au lezard ;
Mais la bête superbe à la meute est livrée ;
Brifaut, gersaut, miraut, chacun en prend sa part.
Après sa sanglante avanture,
Fait-il bon être cerf, dit l’ami sage ? Hélas !
Dit le fou détrompé ; vive la vie obscure.
Petits, les grands périls ne nous regardent pas.