Page:Houde - De cinq à sept, comédie en un acte, Revue Moderne déc 1924.djvu/20

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FRED :

Plus qu’on ne le croit, ma petite Jacqueline !

JACQUELINE :

(riant). Alors, d’après vous, ces maîtres seraient les apôtres d’aujourd’hui ?

FRED :

(sérieux). Pourquoi pas ? (montrant la bibliothèque) et ça, la religion de demain.

JACQUELINE :

(conquise). Puissiez-vous dire vrai ! (elle est près du piano). Vous jouez du piano quelquefois ? (elle joue quelques notes). Il a un joli son…

FRED :

À mes heures, parfois, je pianote… Voulez-vous me jouer cette valse ?

JACQUELINE :

(elle joue).

FRED :

(à deux reprises, grisé par l’amour et la musique, il esquisse un mouvement pour la prendre dans ses bras. Lutte visible avec sa conscience, n’en pouvant plus et s’exaltant, il lui touche brusquement les épaules). Laissez-moi vous parler Jacqueline… Laissez-moi vous dire… (Jacqueline s’esquive et se sauve, légère, sur le canapé de gauche. Fred la poursuit, s’asseoit à côté d’elle et lui prend la main).

JACQUELINE :

(émue et amusée). Que me direz-vous, grand ami ?