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PRÉFACE
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Jean-Baptiste à Montréal, et il s’y fit remarquer par plusieurs discours.

Il retourna aux États-Unis, et son séjour y fut de courte durée. L’année suivante, il repasse au Canada comme rédacteur du « Nouveau-Monde » de Montréal, dont il devint en 1879 l’unique propriétaire. Il n’en continuait pas moins la publication du « Foyer Canadien », qui peut être considéré comme l’édition hebdomadaire américaine du « Nouveau-Monde. »

Sous sa direction, ce journal atteignit les hauts sommets de la renommée. Son rédacteur propriétaire était un véritable soldat en armes, vivant de luttes et de combats. Écrivain vigoureux, polémiste redoutable, mais franc et honnête, il épuisa sa frêle constitution dans ses combats de la plume et ses luttes politiques. Il ne lui suffisait pas d’être un des premiers journalistes de son pays, il voulut encore devenir législateur, et c’est pourquoi il se fit élire député fédéral pour son comté natal en 1878. Là, comme ailleurs, il fut un travailleur infatigable, et son nom resta synonyme de loyauté, d’honnêteté et d’indépendance. Admiré de ses partisans et respecté de ses adversaires, il mourut le 15 novembre 1884, à l’âge de 37 ans et quelques mois, dans sa paroisse natale, dont il a décrit les beautés dans son roman le « Manoir mystérieux ». Quand Frédéric Houde trouva-t-il le loisir d’écrire ce roman ? Nous supposons qu’il l’écrivit avant 1878, alors qu’il n’était pas encore entré dans les luttes politiques.

Frédéric Houde avait jeté les bases d’une saine politique dans son comté natal, et les électeurs, enthousiasmés de la nouveauté de ses principes, s’étaient empressés d’accepter sa doctrine nationale et patriotique ; fascinés par l’accent de sincérité dont était faite l’éloquence de leur mandataire, les Maskinongeois avaient fini par l’entourer d’un respect pour ainsi dire idolâtrique. Ils avaient de lui une opinion si haute, que, forcés de lui trouver un successeur, quand la maladie impitoyable l’eût cou-