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MYSTÉRIEUX
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dont nous avons déjà fait la connaissance, les ayant entendus de la cour, arriva en disant :

— Quel est ce tapage ? Que fait ici cet homme ?

— Descends bien vite, chien d’ivrogne, répliqua Lavergne, et ne te mêle pas de mes affaires.

— Bon monsieur, s’écria Joséphine, sauvez-moi de ce misérable, qui veut m’entraîner hors d’ici ; sauvez-moi, au nom du ciel, ayez pitié de moi !

— Allez-vous-en ! dit le gardien à Michel.

— Je ferai plutôt un boudin de ton corps, répondit ce dernier, en portant la main sur son épée. Ainsi, prends garde à toi, vieille autruche !

Le gardien saisit le bras de Lavergne pour l’empêcher de mettre sa menace à exécution. Pendant que celui-ci le repoussait, Joséphine s’élança vers la porte et descendit précipitamment l’escalier. À peine avait-elle fait quelques pas, qu’elle entendit les deux combattants tomber à terre. Elle s’enfuit en frémissant et gagna le parterre de derrière, qui lui parut le lieu le plus favorable pour éviter d’être poursuivie.

Pendant ce temps, le gardien et Michel roulaient sur le plancher et luttaient avec rage. Le gardien trouva moyen de lancer son paquet de grosses clefs au visage de Lavergne, et celui-ci, pour se venger, serra si violemment le cou de l’autre que le sang se mit à lui sortir par la bouche et le nez. Un officier, attiré par le bruit, monta précipitamment et les sépara, en cherchant à leur faire honte pour avoir fait tant de tapage dans la maison du commandant, surtout au moment où il donnait l’hospitalité à des hôtes si illustres.

Comme nous l’avons dit, Joséphine s’était réfugiée dans le parterre situé en arrière du