— Par qui donc est-il habité ? insista DuPlessis.
— Oh ! monsieur, puisque vous y tenez absolument, je vais vous le dire : il est habité… il est habité par le diable, quoi !
DuPlessis se prit à rire de bon cœur cette fois.
— Ce diable, répondit-il, est du moins très décent d’apparence quand il se montre aux simples mortels. C’est peut-être pour mieux nous tromper, qui sait ? Je l’ai entrevu hier dans une fenêtre, et, sur ma parole d’honneur, de ma vie je n’ai vu une femme plus jolie que ce diable, M. Gravel.
— Comment ! vous avez osé vous approcher de cette redoutable retraite, sans permission du gardien, sans protection, sans…
DuPlessis ne le laissa point finir :
— Oui, monsieur Gravel, sans autre compagnon que ma curiosité. Et je serais même allé frapper à la porte pour demander de m’ouvrir, sans l’apparition soudaine et malencontreuse d’un gros chien noir qui m’a fait une mine autrement désagréable que celle de votre diable, et m’a obligé à rebrousser chemin.
— Quand je vous disais le diable, monsieur DuPlessis, je voulais dire un diable d’homme, vous comprenez ?
— Vous n’y êtes pas encore tout à fait, mon cher hôte, puisque c’est une femme que j’ai vue.