CHAPTITRE V
CONSPIRATEUR ET COMPLICE
Cambrai était encore à discuter avec la jeune dame pour qu’elle rentrât dans ses appartements, quand un coup de sifflet se fit entendre à la porte de la maison.
— Nous voilà dans une belle passe ! fit-il ; c’est le signal de M. Hocquart. Que lui dire du désordre qui vient d’avoir lieu ? Il faut que le guignon soit toujours sur les talons de ce coquin de Lavergne ; il n’a échappé aux mains de la justice que pour venir me porter malheur.
— Paix ! monsieur, dit la dame, et hâtez-vous d’ouvrir à mon mari. Ah ! ajouta-t-elle, en voyant entrer Deschesnaux, ce n’est pas lui.
— Ce n’est que Deschesnaux, madame, continua ce dernier ; mais on voit avec joie le nuage pourpré précurseur du soleil.
— M. Hocquart viendra-t-il donc aujourd’hui ?
— Oui, madame, et voici une lettre qu’il vous envoie avec ce paquet.
— Louise, Louise, ouvre ce paquet, pendant que je vais lire cette lettre.
— Louise, fille de Cambrai, jeune, intelligente et modeste personne, s’empressa d’obéir, et, remettant à sa maîtresse le riche collier contenu dans le paquet, elle dit en le regardant avec admiration :
— Sûrement, madame, les grandes dames de la cour n’en doivent pas avoir de plus beaux ; chaque grain vaut un domaine.
— Et chaque mot de cette lettre vaut le collier, ma chère enfant. Mais passons dans