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LE MANOIR

— Chut ! écoutez : entendez-vous le bruit du marteau ?

La singularité du bruit que DuPlessis entendit, dans un endroit où il n’y avait nulle apparence d’habitation humaine, le fit tressaillir malgré lui. Il resta immobile tant qu’il entendit le bruit du marteau ; mais, dès que le silence se fut rétabli, il se précipita l’épée à la main, fit le tour du monticule, et se trouva en face d’un homme revêtu bizarrement d’une peau d’ours, et la tête couverte d’un bonnet semblable qui lui cachait le visage.

— Revenez, revenez ! s’écria le garçon à DuPlessis ; il vous déchirera en mille pièces.

Et, en effet, le maréchal, levant son marteau, se préparait à l’attaque.

— Taillefer ! dit Cyriaque Laforce en se précipitant vers le maréchal, n’osez pas ! C’est un gentilhomme qui ne se laissera pas intimider.

— Ainsi, tu m’as trahi, méchant lutin, reprit le maréchal, en regardant DuPlessis attentivement.

Puis il ajouta :

— Je ne voudrais pas employer ma force contre vous, monsieur DuPlessis, car je sais que vous êtes bon et généreux, et vous ne voudriez pas empêcher un pauvre homme de gagner sa vie.

— Vous parlez bien, dit Cyriaque ; mais descendons dans votre antre, car vous savez que le grand air ne vous vaut rien.

— Tu as raison, lutin, fit le maréchal.

Et, s’avançant vers le cercle de pierres, mais du côté opposé à celui où le garçon avait fait approcher DuPlessis pour déposer son argent et attacher son cheval, il leva une trappe soigneusement recouverte de broussailles, l’ouvrit, et, descendant le premier, il engagea ses compagnons à le suivre en recommandant à Cyriaque de refermer la trappe. L’escalier