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LA TERREUR BLANCHE EN 1815




AVIGNON


Jusqu’au 13 juillet, Avignon resta domptée par les fédérés et la troupe, tandis que partout alentour, à Villeneuve, à Carpentras, à Orange, à Cavaillon, à Beaucaire, à Orgon, le drapeau blanc brillait au soleil. Le 14, une estafette apporta la nouvelle de la rentrée du roi à Paris. Les sentiments des Avignonnais, comprimés depuis quinze jours, en reçurent une impulsion irrésistible. Malgré les baïonnettes, malgré les sommations, la foule s’ameuta sur la place d’armes, criant : « Vivent les Bourbons ! À bas les brigands ! » Mille drapeaux blancs jaillirent en même temps des fenêtres. Le général Cassan jugea la résistance impossible. Il réunit les officiers supérieurs de la ligne des fédérés et leur proposa de reconnaître l’autorité royale. Sur leur refus, il décida que la ville serait évacuée. Le lendemain, il mit en marche sur Pont-Saint-Esprit sa petite garnison qui se composait d’un bataillon du 13e de ligne, d’un du 35e et d’un bataillon de retraités. Une centaine d’invalides et la majeure partie des fédérés qui avaient été incorporés dans la garde nationale se joignirent à la