Page:Houssaye - La Vertu de Rosine, 1864.djvu/43

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cassée ; elle agitait sans cesse de grands bras et de grandes jambes comme un faucheux ou comme un moulin à vent. C’était un moulin à paroles. Mais elle avait encore je ne sais quoi dans le regard et dans le sourire qui révélait une vie meilleure. Dans son beau temps, elle avait montré ses jambes dans les chœurs de l’Opéra. Du ciel de l’Opéra, elle était descendue dans l’enfer des petits théâtres ; enfin, de chute en chute, elle était tombée dans la rue avec une voix cassée et une harpe de rencontre. Elle vivait au jour le jour de ses grâces fanées et de ses chansons sentimentales. Elle passait la nuit où il plaisait à Dieu. Elle avait, six semaines durant, entre les deux époques où l’on paye son terme, habité la même maison que le tailleur de pierres. Ayant alors rencontré Rosine dans l’escalier et dans la rue, elle avait songé, à diverses reprises, à l’en-