Page:Houssaye - La Vertu de Rosine, 1864.djvu/50

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Elle retourna au cabaret. La joueuse de harpe était couchée et fumait dans son lit.

— Ah ! te voilà, dit-elle. À la bonne heure ! je comptais sur toi. Veux-tu fumer une bouffarde ? Demain je t’installerai sur le pont au Change. Viens te coucher.

— Et un lit ? dit Rosine timidement.

— Un lit ! Et le mien ? Dieu merci, il y en a qui ne font pas tant de façons ! Mademoiselle couchait sur des roses, sans doute !

Rosine regardait avec désespoir ce lit mal hanté que ne protégeaient ni le buis du dimanche des Rameaux ni l’image de la sainte Vierge, ce lit d’hôpital et de cabaret qui donnait envie de coucher sur la paille.

— Si l’oreiller n’est pas assez relevé, tu feras comme moi, poursuivit la Harpie, tu y mettras ta bouteille.