Page:Houssaye - Poésies complètes de Arsène Houssaye, 1850.djvu/81

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Le soir, dès que l’ombre incertaine
A jeté ses voiles flottants
Sur la vieille épaule du Temps ;

Quand l’abeille rentre à la ruche,
La Flamande portant sa cruche
Y va rêver à son amant.

Son amant, dans l’ombre incertaine,
Vient s’enivrer à la fontaine
Bien mieux qu’au cabaret flamand.


SYMPHONIE D’AVRIL.


dédié à ruysdael.


Le printemps ! le printemps ! la magique saison !
Le ciel sourit de joie à la jeune nature,
L’aube aux cheveux dorés s’éveille à l’horizon,
Dieu d’un rayon d’amour pare sa créature.

Avril a secoué le manteau de l’hiver ;
Les marronniers touffus dressent leurs grappes blanches :
Partons ; le soleil luit et le chemin est vert,
Les feuilles et les fleurs frémissent sur les branches,

La brise fraîche encor, caresse les ormeaux ;
Le pommier tremble et verse une pluie odorante ;
Dans sa sève, le pampre étend ses verts rameaux
Et promet une grappe à la coupe enivrante.