Page:Houssaye - Souvenirs de jeunesse, 1830-1850.djvu/100

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la France n’aura plus dans cent ans, comme l’Égypte, que des momies de rois.

Louis-Philippe eut un accent de tristesse :

— Dieu sait si je suis un homme de bonne volonté ; vous voyez comme les journaux m’accusent. Si mes ministres font bien, ils ne sont inspirés que par eux-mêmes ; s’ils font mal, c’est moi qui les inspire.

— Sire, ne vous inquiétez pas des clameurs politiques, ce sont les vagues de la mer ; mais ceux qui écrivent l’histoire vous rendront justice.

— Jamais ! Ceux qui écrivent l’histoire aujourd’hui, c’est M. Thiers, c’est M. Lamartine : ils ne m’aiment pas. Ils font cause commune avec les brouillons et les rêveurs. Enfin, quand les beaux parleurs de la tribune assemblent trop de nuages autour de moi, je vais me consoler au musée de Versailles avec mes amis de tous les siècles.

Je ne perdis pas l’occasion de louer le roi sur la création de ce musée.