Page:Houssaye - Souvenirs de jeunesse, 1830-1850.djvu/120

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Le jeune journaliste raconta lui-même la scène dans le Figaro, comme si Brindeau lui eût ainsi donné un titre de noblesse.


II

Parmi les femmes qui se disputaient la couronne de la mode, il y eut alors une femme bruyamment spirituelle qui disait : « J’ai de l’esprit pour deux. » Cette femme, c’était la comtesse Le Hon ; elle avait de l’esprit pour elle et pour son mari, un petit ambassadeur qui laissait dire et qui laissait faire, mais qui n’était pas si bête que cela. L’ambassadrice, elle aussi, donnait la comédie dans ses salons, sans parler de la comédie intime. Son hôtel aux Champs-Élysées est encore debout, et il abrite toujours celui du duc de Morny, surnommé par antiphrase : « La niche à Fidèle. »

Ma première invitation chez la comtesse Le