Page:Houssaye - Souvenirs de jeunesse, 1830-1850.djvu/230

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

aurons bien couru le monde, nous nous apercevrons peut-être que ce n’était pas la peine de faire tant de chemin pour quitter mieux que ce que nous trouverons ailleurs. Mais moi je te l’ai dit, ce que j’aime dans une femme, c’est l’amour qu’elle a pour moi et non l’amour qu’elle a pour un autre.

. . . . . . . . . . . . . . . .

» Plus je te vois, plus je t’aime ; partant, ne veult plus. À quoi bon ? Vous m’appelez votre ami : je ne donne pas dans l’amitié des femmes — la vôtre m’est impossible. Si vous aviez su quel cœur battait entre vos mains !

» Je ne suis pas né pour les grands désespoirs. Dieu merci, j’ai trouvé toujours à propos une femme qui m’a consolé soit pour le nouveau de l’aventure, soit pour la curiosité, soit pour l’amour lui-même.

» Adieu donc, point d’amitié. Aujourd’hui, nous nous sommes aimés cinq minutes : c’est cinq minutes de trop ! »

On pourrait donner beaucoup d’autres au-