Page:Houssaye - Souvenirs de jeunesse, 1830-1850.djvu/236

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bert en se moquant, nous donnons notre voix à la Lisette de Béranger elle-même.

En fin de compte, Béranger récalcitrant fut élu au 41e fauteuil.

On se rappelle peut-être encore ma chanson : Béranger à l’Académie, qui lui fut attribuée, et qu’il trouva dans son style, puisqu’il me dit en m’embrassant : « La chanson est-elle de vous ou de moi ? »


Vos verts rameaux ceignent des fronts moroses !
Il ne faut pas les toucher de trop près.
Je veux mourir en respirant des roses,
Et vos lauriers ressemblent aux cyprès.
Roseau chantant, déjà ma tête plie,
Laissez-moi l’air, laissez-moi l’horizon !
Immortel, moi ! Mais chut ! la mort m’oublie.
Si vous alliez lui montrer ma maison !


Celui ou celle qui chanterait sur un théâtre ou dans un casino les chansons de Béranger, avec un conférencier qui leur donnerait à toutes leur page d’histoire, serait bien sûr d’un brillant succès. Mais parlons de la