Page:Houssaye - Souvenirs de jeunesse, 1830-1850.djvu/286

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Plus légère que les autres, Pauline Leroux s’exerçait à lever la jambe plus haut que le bout de son nez à la Roxelane. C’est le célèbre Romieu qui marquait la mesure et qui donnait des leçons de maintien, car il avait là ses grandes entrées en sa qualité de préfet comme il n’y en a plus. C’était le plus jovial des habitués. Il amena un jour un autre préfet d’occasion, M. Mazères, qu’on ne trouva pas assez gai et qui fut congédié du foyer avec tous les honneurs dus à sa morosité.

Que de scènes tour à tour tragiques et galantes on pourrait écrire sans sortir de l’Opéra ! Quoi de plus beau et de plus touchant que cette apparition inattendue du grand Hérold, qui avait quitté son lit de mourant pour dire à tous ceux qui vinrent faire cercle autour de ce revenant : « De grâce, mes amis, je sais que je suis perdu, mais sauvez mon œuvre à l’Opéra-Comique. Mon œuvre, c’est ma seconde vie : ne laissez périr ni le Pré-aux-Clercs ni Zampa, car je mourrais deux fois. »