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XIX

COMMENT LE POÈTE EGGIS

MIT SA MAÎTRESSE DANS MES MEUBLES

En la belle saison de 1850, Charles Coligny, un des maîtres de la Bohème, me présenta, à Beaujon, un poète inattendu, poète en vers, mais surtout poète en prose. Il se nommait Étienne Eggis, avait couru avec lui les derniers cafés de la Bohème. Ce qui manquait le plus à tous les deux, c’était une chambre à coucher ; aussi, passaient-ils la nuit à courir les cabarets nocturnes, improvisant des vers de haut comique.