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ÎLE D’ANTICOSTI

mations données par cet arpenteur, et celles fournies par M. E.-G. Robinson, le directeur de l’île, et qui a pénétré fréquemment dans l’intérieur des terres, pour tracer le tableau des ressources de cette grande terre. Je vais reproduire ici quelques pages de la Notice sur l’île d’Anticosti, bien propres à inspirer de grandes espérances pour l’avenir du territoire anticostien.

« Le sol arable est un mélange de calcaire, d’argile, de grès, de tourbe, et détritus de matières organiques, très favorable à la végétation… Les trois quarts de l’île sont occupés par les forêts qui couvrent la partie montagneuse et se prolongent, par endroits, jusqu’à la mer. Les surfaces non boisées consistent, sur les plateaux, en terrains de diverses natures, recouverts d’une végétation variée, et, dans les vallées, en herbages ou prairies d’apparence fertile… Peu de pays sont arrosés par un aussi grand nombre de cours d’eau… Le climat d’Anticosti est extrêmement salubre ; l’atmosphère y est pure, le temps généralement clair ; les brouillards y sont peu fréquents, les pluies et les neiges peu abondantes… La température y est plus uniforme que dans les provinces continentales du Canada ; moins froide en hiver[1] et moins chaude en été qu’à Québec et Montréal… La pêche est la principale ressource des habitants, et la plus profitable…

« Les ressources d’Anticosti, sous le rapport de l’agriculture, ont une importance réelle ; tous les rapports en font foi. Le sol consiste en une terre végétale, sur un sous-sol de gravier et parfois de tourbe, d’un travail facile et d’une fertilité remarquable. La végétation, sur le versant sud, est grandement favorisée par l’exposition des pentes du terrain en plein soleil du midi, et par la protection des montagnes couvertes de bois, qui l’abritent contre les effets des vents du nord. Les masses de goémon que la mer rejette incessamment sur la côte, fournissent une quantité inépuisable d’excellent engrais, à portée

  1. Les journaux ont mentionné, toutefois, qu’au mois de janvier 1897 la température est descendue, à l’Anticosti, jusqu’à –52° Far. Il est bien rare qu’à Québec on ait à enregistrer –40° Far. Du reste, ces températures extrêmes et exceptionnelles ne prouvent rien contre la valeur d’un pays. (A.)