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CHAPITRE VINGT-DEUXIÈME

Topographie du Labrador oriental


Il est quelquefois permis de parler de ce qu’on n’a pas vu. — L’histoire ancienne du Labrador oriental. — Les ruines du Vieux-Fort et du fort de la baie des Châteaux. — Du temps de l’abbé Ferland. — Kégashka. — Première colonie acadienne sur la côte. — Comme quoi les îles du Labrador sont un grand bienfait de la Providence. — Musquarro. — La Romaine. — Embarras étymologiques. — Itamamiu. — Harrington. — L’Armée du Salut est rendue là ! — Tête-à-la-Baleine. — Une chapelle qui est loin de la paroisse ; un cimetière qui est loin de la chapelle.


Il ne saurait être question, dans un ouvrage traitant du Labrador, de passer sous silence tout le pays qui s’étend, à l’est de Natashquan, jusqu’au détroit de Belle-Isle ; et cela d’autant moins que ce pays est précisément le territoire qui, dans la province de Québec et à notre époque, est proprement désigné par ce nom de Labrador. — Et même, on ne l’ignore pas, au delà de la frontière orientale de la Province, qui est en même temps la limite du Canada dans cette direction de l’est, le Labrador atteint l’océan Atlantique, sur le rivage duquel ses côtes se continuent vers le nord : ce pays appartient au gouvernement de Terre-Neuve.

Sans doute, n’ayant pas été plus loin que Natashquan, je ne puis décrire de connaissance personnelle cette partie de la côte du golfe Saint-Laurent. Je suis toutefois en mesure, me semble-t-il, d’en parler plus pertinemment qu’un aveugle ne ferait des couleurs. Il vaudrait certainement mieux, à beaucoup d’égards, qu’aucun écrivain et même que personne ne racontât rien dont il n’eût soi-même contrôlé la parfaite exactitude. Mais qui ne voit à