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Page:Huard - Les moteurs à gaz, Le livre pour tous no 95, 1893.djvu/28

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branchement sur une conduite d’eau forcée ; c’est, du reste, indispensable quand la force du moteur est de plus de 10 chevaux, car il faut alors disposer d’un courant d’eau froide.

Comme on le voit, c’est extrêmement simple, peu encombrant, et surtout économique, puisque la machine, qui n’a pas besoin d’être tenue en pression, comme un moteur à vapeur, ne dépense que si elle travaille : on ouvre le robinet du gaz quand on veut la mettre en train, on le ferme quand on veut l’arrêter et tout est dit.

Et c’est la raison du succès de cet appareil, qui est déjà, bien qu’il n’existe que depuis peu, répandu par milliers dans l’industrie française, où les moteurs de 25 chevaux ne sont pas rares ; on en voit même quelques-uns de 50 chevaux.

MOTEUR BISSCHOP

Le moteur Bisschop, étudié spécialement pour les petites industries, qui n’ont besoin que d’une force motrice se comptant par kilogrammètres et non plus par chevaux-vapeur, a eu le même succès que le moteur Otto.

Il est connu seulement depuis 1880, et déjà MM. Mignon et Rouart, concessionnaires du brevet, en ont vendu plus de deux mille.

Il se construit depuis la force de 3 kilogrammètres jusqu’à celle de 75 (un cheval-vapeur), mais ceux qu’on emploie le plus généralement sont de 6 kilogrammètres, représentant la force moyenne d’un homme qui travaillerait toute la journée sans interruption.

Dans ces conditions, où il peut actionner des machines à coudre, des tours, des outils, des machines-outils et remplacer avantageusement le travail dangereux de la pédale et l’abrutissant métier de tourneur de manivelle, il a 1m,25 de hauteur, 66 centimètres de longueur et 55 centimètres de largeur ; son poids total est de 290 kilogrammes, et il ne dépense pas plus de 450 litres de gaz à l’heure ; soit 1 fr. 35 pour une journée de travail de 10 heures (avec un moteur, de 4 hommes, la dépense est réduite à 2 fr. 10).

Moteur de famille par excellence, il est extrêmement robuste et d’un maniement facile.

Le piston et le tiroir ne se graissent jamais ; par conséquent ils ne peuvent s’encrasser et sont susceptibles de marcher nuit et jour à la force indiquée, sans interruption comme sans surveillance.