sances malfaisantes qui étaient en elle, s’en allait rejoindre le monde des puissances malfaisantes ; c’est ainsi que le bouc du Grand Pardon était dévoué à Azazel[1]. Mais l’essentiel était de l’éliminer, de l’expulser. Aussi arrivait-il que l’expulsion avait lieu sans qu’il y eût mise à mort. À Leucade, on prévoyait que la victime échappât ; mais elle était exilée[2]. L’oiseau lâche aux champs dans le sacrifice de la purification du lépreux en Judée[3], le βούλιμος, chassé des maisons et de la ville d’Athènes, sont sacrifiés de cette manière. Malgré la différence des rites, il se passe ici le même phénomène que sur l’autel de l’‘olâ à Jérusalem lorsque la victime monte tout entière en fumée devant la face de Iahwe. Des deux parts, elle est séparée, elle disparaît complètement quoique ce ne soit pas vers les mêmes régions du monde religieux qu’elle se dirige dans les deux cas.
Mais quand les restes de la victime n’étaient pas tout entiers attribués soit aux dieux, soit aux démons, on s’en servait pour communiquer soit aux sacrifiants, soit aux objets du sacrifice, les vertus religieuses qu’y avait suscitées la consécration sacrificielle. Les opérations que nous allons maintenant décrire correspondent à celles que nous avons rencontrées au début de la cérémonie. Nous avons vu alors le sacrifiant, par l’imposition des mains, passer à la victime quelque chose de sa personnalité. Maintenant, c’est la victime ou ce qui en reste qui va passer au sacrifiant les qualités nouvelles qu’elle a acquises par la sacrification[4]. Cette communication peut s’obtenir par une simple bénédiction[5]. Mais, en général, on recourait à des rites