avait conduit le bouc se baignait et lavait ses vêtements avant de revenir[1]. Celui qui brûlait les restes du ḫaṭṭât faisait de même[2]. Nous ignorons si les autres sacrifices étaient accompagnés de pratiques analogues[3]. En Grèce, après les sacrifices expiatoires, les sacrificateurs, qui d’ailleurs s’abstenaient le plus possible de toucher la victime, lavaient leurs vêtements dans une rivière ou une source avant de rentrer dans la ville ou chez eux[4]. Les ustensiles qui avaient servi au sacrifice étaient lavés soigneusement quand ils n’étaient pas détruits[5]. Ces pratiques limitaient l’action de la consécration. Elles sont assez importantes pour avoir subsisté dans la messe chrétienne. Le prêtre, après la communion, lave le calice, se lave les mains ; après quoi, la messe est finie, le cycle est clos, et l’officiant prononce la formule finale et libératrice : Ite, missa est. Ces cérémonies correspondent à celles qui ont marqué l’entrée dans le sacrifice. Le fidèle et le prêtre sont libérés, comme ils avaient été préparés au début de la cérémonie. Ce sont des cérémonies inverses, elles font contrepoids aux premières.
L’état religieux du sacrifiant décrit donc, lui aussi, une courbe symétrique de celle que parcourt la victime. Il commence par s’élever progressivement dans la sphère du religieux, il atteint ainsi un point culminant d’où il redescend ensuite vers le profane. Ainsi, chacun des êtres et des objets qui jouent un rôle dans le sacrifice, est entraîné
- ↑ Lév. XVI, 26.
- ↑ Ib., 28. — De même celui qui ramenait les cendres de la vache rousse.
- ↑ Nous savons (Ézéch., XLIV, 49), que les vêtements des prêtres étaient enfermés dans des « chambres saintes », où les prêtres allaient se vêtir et se dévêtir avant d’aller vers le peuple ; le contact de ces vêtements était dangereux pour les laïques.
- ↑ Porphyre, De Abst., II, 48. — Paton, Cos, 28, 24 — Cf. Frazer, Golden Bough, II, p. 54 sqq.
- ↑ Lév. VI, 21 (ḫaṭṭât).
d’avoir supporté toutes les épreuves, accompli tous les rites, échappé à tous les dangers de ce jour (Talm. J., Yoma, VIII, 8, 5, Mischnâ).