encore des sortes de fées, qui vivent sous terre, dans une espèce d’Élysée souterrain, plein de lumière et de soleil, et merveilleusement arrosé[1]. Enfin les Iruntarinia ont des figures d’animaux et se confondent en somme avec les espèces totémiques des groupes locaux auxquels ils sont attachés. Voici comment ils ont initié un homme du groupe d’Alice Springs[2].
Se sentant capable de devenir un magicien, il s’éloigne du camp et arrive à une caverne qu’on appelle Okalpara, fort vaste, tout à fait comparable aux caves de nos fées, ou aux souterrains des nâgas Indous. Là les Iruntarinia vivent dans un perpétuel bonheur. En proie à une grande anxiété (?) l’homme s’endort devant la cave. Au lever du jour, l’un des Iruntarinia sort, et, trouvant l’homme endormi, le perce d’une lance invisible qui pénètre en arrière, par la nuque, passe à travers la langue, en y faisant un grand trou, et ressort par la bouche. La langue reste perforée pendant toute la vie, d’un trou de la largeur du petit doigt, et c’est là la seule trace permanente et apparente du contact du mage avec les esprits. D’un deuxième coup de lance, l’Iruntarinia lui traverse la tête d’une oreille à l’autre et la victime meurt, puis elle est transportée à l’intérieur de la caverne. Là, l’Iruntarinia[3] lui enlève tous les viscères, et lui en met de neufs, tout en disposant[4], dans le corps ouvert, des pierres atnongara[5] (cristaux de quartz magiques), puis le ranime, mais il est fou. Cependant la raison lui revient rapidement. Alors l’Iruntarinia le ramène vers le camp et rentre à la caverne. Pendant quelques jours encore le futur magicien délire, jusqu’à ce que, un beau matin, on le voie peint du signe de ses esprits. On
- ↑ P. 526 et suiv. ; paradis pour l’Arunta, dont le froid et la sécheresse mettent, au désert, l’endurance à de dures épreuves.
- ↑ Ce récit se trouve, N. T., p. 523 et suiv., nous le résumons.
- ↑ Les Iruntarinia, N. T. C., p. 521.
- ↑ Voir plus haut, p. 139.
- ↑ Détail indûment omis dans le récit, p. 524. Voir p. 525.