L’arc-en-ciel capable de donner de la vie[1] ? Toi, une fois malade, va te coucher au bord de l’eau. Toi guéri. L’indigène donne à Arc-en-ciel des pierres Nanpai, Arc-en-ciel donne à indigène de la corde[2]. — [Les] Pierres [et cailloux] (sic) de Kundangur. À l’intérieur du Noir sont toujours des pierres, dans ses mains, os, reins, mollets, tête, ongles. Toi reste surnageant [?], dans ton estomac elles entrent. Tu n’es plus malade, tu es rempli de vitalité [tu es devenu man-Nur]… — [La] trouvaille [des] pierres. Toi étends-toi sous un arbre. Tu entends un sifflement. La pierre Nganpai entre en toi. Elle entre avec du bruit. Tu es plein de vitalité, tu ne mourras pas[3]. » — L’indigène qui a donné ces renseignement a évidemment mal décrit les faits. La maladie dont il s’agit n’est probablement que le trouble mental et physiologique préalable à la révélation ; en tous cas, ce ne peut être une maladie du genre de celles que le futur magicien devra traiter.
Si nous nous servons maintenant des renseignements personnels de M. Mathew, nous arriverons au type suivant de révélation. Auprès d’un des trous d’eau où réside Dhakkan[4], [l’] Arc-en-ciel, le magicien va s’étendre. Il s’est muni d’un certain nombre de pierres magiques[5]. À près avoir été saisi d’anxiété, il tombe en un profond sommeil. [L’] arc-en-ciel l’entraîne sous l’eau et là, en échange de ses pierres lui remet de la corde magique, puis le rend à la vie, pourvu de pierres et de corde dans son estomac et dans tout son corps[6]. Ces morceaux de cristal de roche symbolisent la
- ↑ ManNurNur, forme causative et intensive (pour M. M., N = ng).
- ↑ Une corde (?) ; ce détail mythique est contradictoire avec l’idée de l’origine divine des pierres elles-mêmes qui entrent dans le magicien et qui ainsi reviendraient seulement à leur propriétaire. V. Curr, II, p. 178.
- ↑ Le magicien devient immortel (?).
- ↑ Sur Dhakkan, voir Curr, II, p. 177 ; Eaglehawk, p. 143. Sur les esprits des eaux, voir Curr, p. 179.
- ↑ Sa force magique est proportionnelle au nombre de ces pierres. Sur ces pierres voir Eaglehawk, p. 145 ; Curr, II, n. 176.
- ↑ Il y a ici un évident flottement entre les données de M. Mathew,