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première hirondelle[1], des cigognes, chant du coucou[2], etc., soit avec les moments critiques du cours de certains astres, lune, soleil, Sirius, Vénus, etc. ; dans ces divers cas, il est incontestable que les signes choisis comme index du temps sont objets d’expérience. D’autre part, on marque les points de division en comptant progressivement de l’un à l’autre un nombre fixe d’unités de temps. Notre système de division hebdomadaire est un type parfait de division courante en périodes numériquement égales. Dans ce cas, l’index du temps paraît être, au premier abord, entièrement conventionnel. Toutefois on prétend que les nombres générateurs de périodes calendaires sont suggérés par la connaissance expérimentale de la longueur réelle de certaines périodes astronomiques[3]. D’ailleurs, les deux procédés se combinent et, dans un système complet de divisions du temps, on trouve toujours des index numériques associés aux index phénoménaux.

Mais l’emploi même de ceux-ci ne va pas sans conventions. Le choix du signe est déjà l’objet d’une première espèce de convention. Celle-ci paraît réduite au minimum, quand on se règle sur le cours du soleil et de la lune. Elle est au contraire prépondérante, quand il s’agit de choisir entre les multiples phénomènes de la vie végétale ou animale, qui marquent les limites flottantes des saisons. Une convention préliminaire fixe le choix sur l’hirondelle, le coucou, la cigogne ou la violette. D’autres ont pour but de rendre valable pour tous le signe observé par un petit nombre. Il y a eu des règles pour l’observation des sigues en question[4] et d’autres à l’effet de consacrer, légitimer et autoriser l’observation faite.

L’emploi des index astronomiques laisse également une

  1. Cf. Athénée, VIII, 360 b, c.
  2. Grimm, o. l., p. 605 sq., 636.
  3. Roscher, o. l., p. 1 sq.
  4. Grimm, o. l., p. 636 ; Hans Sachs, IV, 3, 43 sq. ; Falck, Neues Staatsbürgerliches Magazin, I (Schleswig, 1832), p. 655 : (cité par Grimm, o. l., p. 636) ; Abbott, Macedonian Folklore, p. 16 sq.