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Page:Hubert - Les Îles de la Madeleine et les Madelinots, 1926.djvu/144

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gami. D’abord des jeunes gens ; Alphée Richard, Elphège Bourgeois, Simon Lapierre, Bill. Bourque, etc., etc. ; puis des familles complètes : celles de Sylvio Turbide, de Toni Chevarie, d’Azade, de Philéas et de Charles Lapierre, de Jos Renaud, de Jean Arseneault, etc., etc… D’autres vinrent de la Beauce retrouver leurs anciens compatriotes, puis le courant s’établit directement des Îles à Kénogami. Il en vint chaque année des bargées de tous les points de l’archipel. Aujourd’hui (fév. 1925), ils y sont au nombre de 140 familles, toutes bien estimées de leur si dévoué et si digne curé, M. l’abbé Joseph Lapointe qui a su se les attacher par la mansuétude de son apostolat débordant de charité. C’est comme un des leurs… Le rapprochement des deux rameaux français tant souhaité ailleurs ne saurait là être plus complet… Bravo ! Bravo !

De là, par le même procédé, ils se rendirent au Cap de la Madeleine, où ils sont déjà 40 familles (1924). Ce qui fait une série de dix groupes acadiens-madelinots de Montréal où ils sont en trop grand nombre, en passant par les Trois-Rivières, Québec, Kénogami, la Côte-Nord, pour revenir aux Îles et continuer jusqu’à Miramichi, Lac-au-Saumon, Edmundston, la Beauce. À part cela, il y a quelques familles ici et là, dans la province de Québec, à Rimouski, Sandy-Bay, Chambord, Rivière-Bleue, etc., quelques-unes à Ottawa et dans l’Ouest, plusieurs groupes assez importants dans les ports de mer et les villes minières de la Nouvelle-Écosse. Quelques petits groupes se sont fourvoyés aussi dans les villes américaines de Boston, Salem, Gloucester. Mais un fait digne de remarque, c’est que l’émigration madelinote s’est presque complètement dirigée vers notre province. Qu’il est donc regrettable qu’on ait laissé l’industrie s’emparer de ces forces faites pour conquérir les terres neuves !