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Page:Hubert - Les Îles de la Madeleine et les Madelinots, 1926.djvu/159

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La valeur totale du poisson vendu en cette année a été de $4,007,012 pour toute la province (partie maritime), et de $ 1,051,764, soit 26.2% pour les Îles de la Madeleine, où le poisson se vend moins cher que partout ailleurs.

En 1922, la proportion était de 37.91 %.

Le maquereau est le plus difficile à capturer ; il gagne sans cesse le large. Au lieu de le pêcher sur les chaînes de terre, comme il y a trente ans, il faut aller jusqu’à vingt milles ; effarouché sans doute, par les moteurs à essence, comme les sataniques distillateurs et charrieurs de chien et de bagosse, il a une peur bleue des spotters en automobile. Cela appauvrit la pêche d’été qui se fait à la ligne et qui est un sport idéal, très goûté des fervents de la mer et de ses émouvantes aventures. Au printemps, on le prend aux filets. Quelques signes avant-coureurs annoncent aux pêcheurs l’arrivée prochaine de la mouvée impatiemment attendue. Vite, les filets se tendent. Il ne faut pas le manquer, car sa visite est courte et éphémère. Cette pêche est très variable : peu payante une année, elle est épatante l’année suivante. En 1920, près de 13,000 barils, contre à peine 6,000 en 1917. Pour cela, comme pour le reste, les années se suivent et ne se ressemblent pas.

Chaque famille est nantie d’une barge, un bateau ou une barquette, cette dernière pour le Havre-Aubert seulement, car il y a là un abri sûr et commode. Ailleurs, c’est la barge, plus élancée, plus élégante, moins lourde, qu’il faut haler dans les anses. Disons en passant qu’elle a dernièrement perdu tout son cachet antique et poétique ; pour être de son temps elle s’est modernisée en métamorphosant ses blanches ailes en moteur à essence. Avec chaque embarcation il faut tout un attirail de filets, lignes, cordages, cages, salines, fûts, etc…

En 1922, il y avait 875 embarcations de pêche, re-