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Page:Hubert - Les Îles de la Madeleine et les Madelinots, 1926.djvu/176

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depuis les sommets élevés et rocheux jusqu’aux bords des falaises perpendiculaires qui caractérisent une partie des côtes de ces îles, ou jusqu’au niveau des marais, fondrières et barres de sable qui constituent un autre trait de sa configuration générale, offre une grande diversité de sols, depuis ceux qui sont stériles et incultivables jusqu’à ceux qui sont extrêmement fertiles et propres à la culture, et souvent, entre ces deux extrêmes, des terrains riches ou peu fertiles, selon qu’ils proviennent plus ou moins de la dégradation de roches contenant l’élément fertilisant, et selon que le dépôt fertilisant est superposé à des couches plus ou moins propices, pour les objets de l’agriculture. » (op. cit. p. 64.)

Il est prouvé qu’il s’y faisait de la culture avant l’arrivée des colons de Miquelon, puisque les anciens habitants étaient en moyens de céder les communes aux nouveaux pour le foin nécessaire à l’hivernage des animaux qu’ils avaient amenés. À cette époque, il y aurait donc eu un peu de défrichement et des bestiaux pour les besoins de la communauté. Aucun chiffre cependant ne vient préciser la situation avant le recensement de 1831 qui donne 2823 têtes de bétail, 2193 acres de terre en culture, près de 600 minots de grain et 25,500 minots de patates pour une population de 1057 âmes. Baddeley remarquait l’année précédente que les habitants étaient le long des côtes, qu’entre les montagnes il y avait de belles vallées couvertes de gras pâturages pour les bestiaux à venir et qu’on y élevait plus d’ovins que de bovins. Bouchette signale l’avantageuse position des Îles, sous le rapport de la population et de l’agriculture, comparées au reste du comté de Gaspé et même à la province entière : « Leurs habitants pourraient jouir d’une assez grande prospérité et d’une aisance indépendante, si l’absence de protection jointe à des souffrances domestiques, (il reste à