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Page:Hubert - Les Îles de la Madeleine et les Madelinots, 1926.djvu/203

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Îles. Ainsi, en 1882, trois jeunes maîtres, sortis de l’École Normale Laval : messieurs Bouchard, Côté, Gignac, dirigent avec énergie leur formation intellectuelle. Et même quand le nombre d’institutrices devient suffisant, on continue d’engager des maîtres pour les garçons ; système excellent ! Aujourd’hui encore, on constate les précieux avantages de l’enseignement et de la formation morale et virile donnés à la gent écolière masculine par messieurs Albin Thériault et Louis-Philippe Marquis.

Mais il manquait toujours, on le sentait bien, une école modèle de garçons, pour aller de pair avec le couvent. On ne voulait pas que les jeunes filles seules s’instruisent, et bien peu de gens avaient les ressources voulues pour envoyer leurs garçons dans des institutions étrangères. Monsieur l’abbé J.-S. Turbide, curé de Sainte-Madeleine-du-Havre-aux-Maisons, féconda cette idée, l’agita dans le peuple, fit appel aux bonnes volontés et lança le projet de construire une grande école pour les garçons de 14 ans et plus. Une souscription volontaire en argent et en journées de travail en assura le succès. Chacun se mit généreusement à l’œuvre : monsieur le curé pour obtenir de l’aide extérieure, et il en provoqua beaucoup ; les paroissiens pour charroyer les matériaux, creuser les fondations, aider à élever la construction et à la parachever, à la corvée. On fit ainsi, et à relativement peu de frais, une belle maison, simple mais spacieuse, où on combina une magnifique classe avec une encore plus magnifique salle publique, capable de contenir 400 personnes. Avantageusement située, elle est un monument et un ornement pour la paroisse qui en est fière, à juste titre. On pourrait bien l’appeler le monument Turbide ; pour le présent, c’est l’école Saint-Joseph. Elle ouvrit ses portes, en 1906, à 35 jeunes gens, sous la direction de monsieur Phelan. L’année suivante,